L'art du tatouage

Les hommes étaient tatoués dans la société tahitienne, mais de façon moins systématique et c’était moins une obligation sociale que pour les femmes. 

Les garçons étaient tatoués plus tard, généralement au début de leur adolescence. Leur premier tatouage était effectué au moment de leur supercision (une procédure similaire à la circoncision), par la même personne.

Morrison rapporte que les tatouages ainsi que la supercision étaient effectués "par quelques hommes en particulier qui vivent en partie de ce travail et sont toujours bien payés pour leurs services." L’opération avait lieu sur un marae, qui est un temple de pierre en plein air.

La supercision traditionnelle est toujours pratiquée dans les îles mais le tatouage ne fait plus partie du rite de passage à l’âge adulte.

Les tatouages des hommes consistaient autrefois tout d’abord en de larges motifs rectangulaires, souvent décrits comme de larges bandes horizontales, sur les côtés du torse et l’intérieur des bras.

Occasionnellement les mains aussi étaient tatouées avec une série de tout petits motifs géométriques, ressemblant aux lettres "x"  et "w". Les femmes portaient des marques similaires sur leurs mains ainsi que sur leurs pieds.

L'origine surnaturelle du tatouage a été attribuée aux fils du dieu Ta'aroa (Tangaroa ou Tangaloa), les principales divinités de tahitiennes.

Ils ont enseigné l'art aux mortels qui l'ont trouvé extrêmement attrayant et qui l'ont largement appliqué. Les deux fils du dieu Ta'aroa étaient Mata Mata Arahu et Tu Ra'i Po qui sont devenus les maîtres de l'art. Ils ont été toujours appelés avant qu'une séance de tatouage ne commence afin que l'opération soit réussie, les cicatrices guérissent rapidement, et les modèles soient agréables à l'œil.  Comme rappel de cette légende, des images des deux dieux ont été conservées dans le Marae du Tahu'a. Cette forme particulière de culture traditionnelle a été transmise d'une génération à l'autre et aucune influence d'extérieur n'a pu changer les méthodes employées ou la manière dont les modèles sont appliqués sur la peau. Le tatoueur se dit tuhuna en tahitien.

Presque tout le monde dans la société tahitienne était tatoué ; en particulier les femmes. C’était pour elles une obligation, alors que pour les hommes, s’il est vrai que c’était recommandé, ce n’était pas obligatoire.

Le premier tatouage que devait porter les jeunes filles dès leur jeune âge était constitués de motifs à l’intérieur du bras et indiquaient qu’elles étaient libérées des tabous concernant la nourriture. Jusque-là elles ne pouvaient accepter de nourriture que celle préparée par leur mère, et personne d’autre.

Il n’existe aucune illustration de ces motifs, seulement quelques descriptions. Les jeunes filles étaient à nouveau tatouées lorsqu’elles atteignaient la puberté. Ces tatouages sont souvent décrits comme de larges bandes sur les fesses. Au fil des ans, des motifs plus petits, en forme d’arcs étaient ajoutés au-dessus. Les récits de explorateurs montrent que les jeunes femmes avaient coutume de relever leur jupe de tapa pour montrer par leurs tatouages qu’elles étaient en âge d’avoir des relations sexuelles. Elles faisaient cela bien souvent à l’attention des Européens qui en étaient pour le moins surpris,
si ce n’est choqué, particulièrement les missionnaires !

Un premier observateur rapporté : "Les jeunes femmes sont plus tatouées que les hommes. Elles se font tatouer d’un côté, puis environ un an après, elles terminent le tatouage de l’autre côté. Pendant ce temps, elles sont considérées comme enfants. Elles ne sont considérées comme femmes que lorsque le tatouage est terminé." (Morrison 1935 Traduit de l’anglais). C’est aux illustrateurs des voyages du Capitaine Cook que l’on doit les premières reproductions des motifs de tatouages tahitiens. Sur un croquis de Parkinson, on peut voir les motifs typiques des tatouages
féminins décrits par de nombreux explorateurs.

Exemples de tatouages

Images anciennes de marquisiens tatoués

Image contemporaine de danseurs tatoués

 

 

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