Né le 03 avril 1924 à Omaha - Décédé le 01 juillet 2004 à |
Marlon Brando est une figure mythique du septième art à l'instar de Brigitte Bardot, Marilyn Monroe, Greta Garbo, Louise Brooks ou James Dean. Sa présence extraordinaire, sa voix nasillarde, son regard hypnotique donnent à ses dialogues des parfums d'incantations, à ses films des allures de testaments bibliques. Sa beauté et son allure ont été des standards d'une époque.
Il est aussi celui qui a donné ses lettres de noblesse au tee-shirt blanc moulant, jusqu'ici considéré comme un dessous masculin intime, que Marlon sort du placard et exhibe dans tous ses états : déchiré et décolleté pour mieux mettre en valeur ses dorsaux. Jamais Hollywood n'était allé si loin dans la démonstration d'un érotisme masculin.
Biographie expresse
Né le 03 avril 1924 à Omaha, dans le Nebraska. Marlon Brando Jr est le fils de l'actrice Dorothy Pannebaker (ou Pennebaker). Il est issu d'une famille typiquement américaine ayant des ascendances hollandaises, allemandes, irlandaises et... françaises (le nom s'écrivait à l'origine Brandeau).
Un garçon (Marlon) et deux filles (Jocelyn et Frances) naissent d'un père (coureur de jupons !) représentant en produits chimiques et d'une mère passionnée (et alcoolique) par les arts. Dorothy est une jolie femme aux idées libérales qui peint, sculpte et surtout fait partie de la troupe de théâtre municipale. Incontestablement, elle aura une grande influence sur ce fils dont les dons et la nature complexe se manifestent très tôt.
Très mauvais élève, il est inscrit à l'académie militaire de Faribault dans le Minnesota. Il est viré après quelques mois et revient chez lui en annonçant qu'il va entrer dans les ordres !
Il ne lui faudra que quelques mois pour obtenir de ses parents, qui avaient refusés auparavant, l'autorisation de rejoindre ses sœurs à New York. Marlon, Jocelyn et Frances y vivent gaiement en compagnie d'amis bohèmes.
En cet été 1943, celui qui n'a jamais mené à son terme le moindre apprentissage, rencontre le théâtre. Et il va s'y vouer avec passion.
Deux personnages exerceront sur lui une influence déterminante : Stanislavski, considéré comme le père de l'acteur moderne et Stella Adler, qu'il rencontre dans un atelier d'art dramatique dans lequel elle enseigne. Avec cette dernière, c'est le coup de foudre réciproque, aussi profond que platonique : elle devine les extraordinaires potentialités de ce névrotique beau comme un dieu.
Marlon est fasciné par un processus créateur qui l'amène à travailler par introspection pour faire jaillir une émotion d'autant plus vraie qu'elle est issue de la mémoire la plus enfouie, des souvenirs les plus douloureux. Brando n'oubliera jamais une discipline qui harmonise sa sensibilité à son masochisme naturel. Durant cette période, Marlon travaille avec passion, mieux : avec persévérance. Il apprend, par l'observation attentive, par la concentration poussée jusqu'à l'obsession, à rejeter les effets gratuits, les gestes inutiles, à être totalement habité par son personnage. Son instinct naturel est tel qu'il parvient en quelques semaines à maîtriser sa technique. Un homme, alors, entre dans sa vie, qui va faire exploser ses dons prodigieux. "Articule, Marlon ! crie le metteur en scène du fond de la salle. Si cette chose perd de l'argent, je veux au moins entendre pourquoi !"
Ainsi débutent, en 1946, lors des répétitions de Truckline Café, les relations du jeune comédien avec celui qui mène de front une carrière d'acteur et de metteur en scène, au théâtre comme au cinéma : Elia Kasan. À la base, Brando cherchait à joindre Kazan au téléphone pendant trois jours pour refuser le rôle, mais lorsque celui-ci le rappelle, il n'ose pas dire non. C'est lors d'une des représentations de cette pièce que Marlon se casse le nez lors d'une altercation avec un machiniste dans les coulisses du théâtre, il termine pourtant la pièce, le nez cassé et ensanglanté.
Aussitôt après ce film, il enchaîne plusieurs petits rôles dans "Candida", "Angigone" et "Flag is Born". Il devient alors une valeur sûre du cinéma. On lui propose d'interpréter la pièce de Jean Cocteau, "L'Aigle à deux têtes", avec Tallulah Bankhead. La première répétition fut un désastre : selon certains, Brando y multiplia les pitreries pendant les monologues de sa partenaire, et surtout transforma sa mort en une interminable agonie qui fit pleurer de rire les spectateurs. Légende ou réalité ? Mais la conclusion ne se fit pas attendre : l'acteur fut remplacé dès le lendemain. Il ne le regretta pas. "L'Aigle à deux têtes" fut un four.
En 1950, il tourne sous la direction d'Elia Kazan, la version cinéma de "Un tramway nommé désir". Marquant une nette rupture avec la tradition anglo-saxonne, ce
film est un brasier malséant qui mélange, dans un contexte social hyperréaliste,
les névroses et les pulsions sexuelles. Le choix de Brando pour ce rôle est un
véritable trait de génie : il devient une star.
Comme l'écrit Truman Capote, il est alors "l'image idéale de la jeunesse américaine - cheveux blond foncé, yeux gris-bleu, teint basané, démarche athlétique : la carte des États-Unis est gravée sur son visage". Après la pièce "Hamlet" de Tennessee Williams, il enchaîne avec un film qui rendra indémodables jeans et blousons de cuir : "L'Équipée sauvage". Dans ce film, il exprime toute la révolte d'une génération en devenant Johnny, un motard rebelle.
A partir de là, tout va alors très vite, et en 1954, il gagne un Oscar pour "Sur les quais". Il est alors la star incontestée de Hollywood, et tourne dans tous les registres, de la comédie musicale (Guys and Dolls), à la tragédie (Jules César), au film de
guerre (Le bal des maudits) ou encore aux aventures maritimes (Les révoltés
du Bounty), Brando brille. Pourtant, Brando finit par se lasser et se retire du
milieu progressivement, il choisit ses films avec un soin particulier. Chaque apparition équivaut à un succès : "Apocalypse Now", "Le Parrain" (pour lequel il obtient
un oscar en 1972), "Le dernier tango à Paris"...
Mais les déboires de son fils, qui investit dans la défense des indiens et mène un train de vie démesuré, l'oblige à tourner pour l'argent, et pas toujours dans des succès financiers :"Premiers pas dans la mafia", "Don Juan De Marco"... "The Brave" lui permet d'incarner McCarthy, l'ange de la Mort aux côtés de Johnny Depp, et n'es pas, selon lui, une affaire financière, mais plutôt un coup de cœur.
À partir des années 1980, il se désintéressa peu à peu du cinéma et n'apparut plus que rarement dans des films.
En 1990, son fils Christian tue à leur domicile (avec le pistolet familial et d'une balle dans la tête) Dag Drollet, le compagnon de 27 ans de sa demi-sœur Cheyenne, 20 ans (celle-ci étant enceinte). Le litige portant sur des suspicions de violences physiques. Il est condamné à 10 ans de prison (incarcéré de 1991 à 1996). Sa demi-sœur Cheyenne, sombre dans la dépression, faisant deux tentatives de suicide (aux antidépresseurs), et se suicide par pendaison en Polynésie française, en 1995 à l’âge de 25 ans laissant son fils de 5 ans orphelin. Elle sera enterrée avec Dag. Christian, quant à lui se marie en 2004 (quatre mois après la mort de son père Marlon) et il meurt le 27 janvier 2008 d'une pneumonie fulgurante.
Marlon Brando se maria trois fois, eut six enfants et en adopta trois autres. Il est mondialement connu pour ses multiples conquêtes féminines (Marilyn Monroe, Brigitte Bardot, entre autres).
Connu mondialement par les radioamateurs sous les indicatifs KE6PZH et FO5GJ, Brando est inscrit dans la base de données du FCC sous le nom de Martin Brandeaux. À l'occasion, on pouvait l'entendre avec son indicatif FO5GJ émettant depuis son île privée en Polynésie française. En 1994, au cours d'une entrevue sur CNN avec Larry King, Marlon Brando avait confirmé qu'il s'intéressait toujours au radio amateurisme. En réponse à une question d'un téléspectateur, il avait révélé que le radio amateurisme lui permettait d'avoir l'opportunité « d'être simplement lui-même ».
Il décède le 1er juillet 2004 à Los Angeles, en Californie, d'une fibrose pulmonaire. Ses cendres furent dispersées en partie à Tahiti et en partie dans la Vallée de la Mort.
L'American Film Institute l'a classé quatrième acteur de légende.
Marlon Brando est une légende à lui tout seul, que les producteurs s'arrachent à coups de millions de dollars - mais qui peut aussi bosser pour vos beaux yeux si ça lui prend. Un inspirateur pour beaucoup d'acteurs et de réalisateurs. Un acteur de génie qui a fait vivre une galerie de portraits impressionnants : Stanley Kowalski, Terry Malloy, Fletcher Christian, Mario Puzo... Ces personnages sont Marlon et …Marlon est unique.
Pendant les représentations de Un tramway nommé Désir, Brando avait pour habitude de boxer en coulisses. Un soir, il eut le nez cassé par un technicien, ce qui ne l'empêcha pas de retourner sur scène, où il laissa de véritables traces de sang.
Lors du tournage de Viva Zapata !, Brando ne comprit pas pourquoi Anthony Quinn était distant avec lui. Il s'avère que le réalisateur, Elia Kazan, avait laissé entendre à Anthony Quinn que Brando tenait des propos malveillants à son sujet. Le metteur en scène semble avoir considéré que créer un conflit entre les deux acteurs ferait mieux apparaître à l'écran la rivalité entre les frères Zapata. Il a toutefois oublié de rétablir la vérité à la fin du tournage et les deux hommes restèrent en froid quelques années durant.
Malgré sa mort l'acteur apparait dans le film Superman dans le rôle de
Jor-El. Pour cela, des scènes tirées du premier film réalisé par Richard Donner avec Christopher Reeve dans le rôle de Superman furent reprises. Marlon Brando a d'ailleurs refusé de son vivant d'apparaître dans les épisodes de Superman ; c'est pour cela que dans le deuxième épisode, on voit la mère de Superman lui parler à sa place.
Filmographie (sélection)
1951 : C'était des hommes (The men) de Fred Zinnemann
1951 : Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) d'Elia Kazan
1952 : Viva Zapata ! d'Elia Kazan
1953 : L'Équipée sauvage (The Wild One) de Laslo Benedek
1954 : Jules César de Joseph Mankiewicz
1954 : Sur les quais (On The Waterfront) d'Elia Kazan
1954 : Désirée de Henry Koster
1955 : Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls) de Joseph Mankiewicz
1956 : La petite maison de thé (The Tea House of the August Moon) de Daniel Mann
1957 : Sayonara de Joshua Logan
1957 : Le Bal des maudits (The Young Lions) d'Edward Dmytryk
1959 : L’Homme à la peau de serpent (The Fugitive Kind) de Sidney Lumet
1961 : La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks) de Marlon Brando
1961 : Les révoltés du Bounty (Mutiny On The Bounty) de Lewis Milestone
1962 : Le vilain Américain (The Ugly American) de George Englund
1965 : La Poursuite impitoyable (The Chase) d'Arthur Penn
1965 : Morituri (Morituri) de Bernhard Wicki
1965 : La Comtesse de Hong-Kong (A Countess From Hong Kong) de Charlie Chaplin
1967 : Reflet dans un œil d’or (Reflections In A Golden Eye) de John Huston
1968 : Candy de Christian Marquand
1970 : Queimada de Gillo Pontecorvo
1971 : Le Corrupteur (The Nightcomers) de Michael Winner
1972 : Le Parrain (The Godfather) de Francis Ford Coppola
1972 : Le Dernier Tango à Paris (Ultimo tango a Parigi) de Bernardo Bertolucci
1976 : Missouri Breaks d'Arthur Penn
1977 : Superman de Richard Donner
1979 : Apocalypse Now de Francis Ford Coppola
1981 : La Formule (The Formula) de John Avildsen
1989 : Une saison blanche et sèche (A Dry White Season) d'Euzhan Palcy
1990 : Premiers pas dans la mafia (The Freshman) d'Andrew Bergman
1992 : Christophe Colomb : la découverte (Christopher Columbus : the Discovery) de John Glen
1995 : Don Juan Demarco de Jeremy Leven
1996 : L’Île du docteur Moreau (The Island of Dr. Moreau) de John Frankenheimer
1998 : Free Money de Yves Simoneau
1997 : The Brave de Johnny Depp
2001 : The Score, Frank Oz